ABOLISSONS FRONTEX
Démilitarisons les frontières !
Frontex : qu’est-ce que c’est ?
Frontex, c’est le cloisonnement
Frontex est l’agence de protection des frontières de l’Union européenne (UE). Officiellement, la mission de Frontex est de « coordonner les flux migratoires » vers la forteresse européenne. La vision de l’UE des migrations considère l’émigration comme un crime et les migrant·e·s sont présenté·e·s comme une menace qu’il faut écarter à tout prix. Frontex existe depuis 2004. Au début, l’organisation disposait d’un budget de 6 millions d’euros, aujourd’hui il s’élève à 5,1 milliards d’euros par an. Depuis 2004, les champs d’action et les domaines d’intervention n’ont cessé de s’élargir. Aujourd’hui, les activités principales sont : les interventions aux frontières extérieures de l’UE, la réalisation de renvois hors de l’UE, le soutien aux autorités locales de contrôle des frontières ainsi que les analyses de risques. Aujourd’hui, Frontex mène donc également des missions dans des pays non membres de l’UE comme l’Albanie, la Serbie et le Sénégal. D’ici 2027, 10 000 gardes-frontières devraient être engagé·e·s par Frontex afin d’empêcher par tous les moyens les migrant·e·s de rejoindre l’Europe.
Frontex est antidémocratique
Frontex est pratiquement indépendante au sein de l’UE. Le seul mécanisme de contrôle au sein de l’UE est un conseil d’administration avec une représentation par Etat membre et deux représentant·e·s de la Commission européenne. L’appareil Frontex devient de plus en plus autonome. Cela induit une grande concentration des pouvoirs au sein de la direction de Frontex. Celle-ci a donc une grande marge de manœuvre non-contrôlée, ce qui conduit à des abus de pouvoir et à des actions arbitraires ainsi qu’à une brutalité particulière dans l’exécution de leurs tâches répressives.
Frontex est contraire aux droits de l’Homme
Les violations des droits de l’Homme aux frontières extérieures de l’UE sont une pratique quotidienne. Frontex participe directement ou indirectement à l’exécution de refoulements illégaux. Lors des refoulements en mer, les bateaux de migrant·e·s sont par exemple activement repoussés vers leur lieu d’origine. Ces personnes se voient ainsi refuser le droit de déposer une demande d’asile, ce qui est contraire au droit international.
De plus, Frontex collabore avec 20 autorités de protection des frontières en dehors de l’Europe, par exemple avec les garde-côtes libyens. Frontex laisse les garde-côtes libyens repousser les bateaux transportant des migrant·e·s au lieu de les conduire en toute sécurité en Europe. En Libye, où la guerre civile a fait rage, les réfugié·e·s sont détenu·e·s de manière violente dans des conditions inhumaines.
Perspectives
Halte à la militarisation des frontières
Lorsque le mur de Berlin est tombé en 1989, il faisait partie des 15 murs frontaliers dans le monde. Aujourd’hui, il y en a 70. La militarisation des frontières se poursuit et est un phénomène mondial. Des clôtures électriques, des fils barbelés, des hélicoptères et des drones sont utilisés aux frontières partout dans le monde. Des formes de surveillance dystopiques y sont testées sur des migrant·e·s : Des systèmes high-tech tels que des capteurs, des caméras thermiques, des radars terrestres, des sondes à dioxyde de carbone, des bases de données pour les données biométriques. Depuis l’an 2000, 60 000 personnes sont officiellement mortes dans le monde en traversant une frontière. Le nombre de cas non déclarés est bien plus élevé. Frontex est un acteur majeur de ce processus de militarisation. Les armes achetées sont également utilisées dans les zones de guerre. Le budget d’équipement pour les seules années 2021-2027 s’élève à 2 milliards d’euros. Les principaux bénéficiaires de cette évolution sont les entreprises d’armement européennes (Airbus, Thales, Leonardo, etc.). Le lobby des armes est étroitement lié à Frontex. Entre 2017 et 2019, il y a eu 108 réunions entre Frontex et les firmes d’armement. La logique néolibérale est également présente ici : le lobby des armes est très bien représenté dans les organes de partenariat public-privé de l’UE et y fait la promotion de l’acquisition d’armements pour les frontières de l’Europe. Les entreprises gagnent de l’argent, les politicien·ne·s de l’UE vendent de la « sécurité » aux électeurs·rices, les réfugié·e·s meurent aux frontières extérieures de l’UE.
Les mêmes entreprises qui, en livrant des armes dans les régions en guerre, alimentent les conflits que les gens doivent fuir, profitent encore une fois de la misère des réfugié·e·s en produisant la technologie de répression pour les frontières extérieures de l’UE.
De retirer les fonds à Frontex à son abolition
Retirer les moyens financiers à Frontex est une tactique judicieuse à court terme dans la lutte contre la militarisation. Frontex est un appareil antidémocratique et raciste qui protège des frontières qu’il n’y a pas lieu de protéger. C’est pourquoi nous voulons nous débarrasser complètement de Frontex ! L’argent doit être investi dans des couloirs humanitaires sûrs, doit renforcer les structures de justice sociale et doit être utilisé de manière créative pour des institutions radicalement démocratiques. Nous devons nous éloigner de l’idéologie supra-nationaliste et raciste de l’Europe et nous diriger vers une culture dans laquelle nous analysons et comprenons les causes des migrations, nous ne criminalisons pas la migration et nous accueillons les personnes qui sont contraintes de fuir. Nous devons consacrer nos ressources et nos moyens aux structures d’acceuil des réfugié·e·s, aux soins, à la santé physique et psychique des personnes qui ont dû abandonner leur foyer. Les entreprises d’armement, qui font partie de cette évolution mondiale et en sont les moteurs, doivent être démantelées au plus vite.